Statut session:1 Présence haitienne à Montréal

Logo cidihcaCentre International de Documentation et d'Information Haitienne Caraibéenne et Afro-Canadienne

La communauté haïtienne au Canada, estimée � 130.000 personnes, vit essentiellement (90%) au Qu�bec, plus sp�cifiquement � Montr�al (83%). La masse migratoire a pris de l'importance au cours des ann�es 1980 et s'est maintenue � la hausse jusqu'en 2001, date des derni�res donn�es statistiques.

Sur l'ensemble de cette communaut�, environs deux personnes sur cinq sont n�es au Qu�bec. Ils ont vingt ans et moins et sont en butte � un probl�me majeur qui est celui de l'ensemble de la communaut� � savoir : un taux de ch�mage deux fois plus �lev� (15,9 %) que celui de l'ensemble des Qu�b�cois (8,2 %).

Beaucoup de ces jeunes ont grandi et grandissent encore dans une structure familiale fragile due au fait que l'immigration a souvent s�par� les familles. Nombreux sont les cas en effet o� un des parents arrive au Canada avec les enfants, laissant l'autre en Ha�ti. Ils ne sont r�unis, s'il le sont, que des ann�es apr�s. Il en r�sulte non seulement des difficult�s d'adaptation pour ces familles mais aussi et surtout un probl�me d'autorit� du parent en charge des enfants, probl�me qui � son tour engendre des conflits s�rieux entre les g�n�rations.

Si, en majorit�, les jeunes consid�rent encore la famille comme le si�ge de transmission de la langue et de certaines valeurs, ils ont vis � vis de leurs a�n�s de s�v�res critiques. Plus que leurs parents, ils sont tiraill�s entre leur ha�tianit�, leur qu�b�citude, leur appartenance � la race noire, autant d'�l�ments auxquels ils doivent faire face quotidiennement dans leur vie de citoyens et dans leurs relations � l'�cole, au travail et en famille.

Le racisme est pour eux une g�nante r�alit� et face � elle, ils se sentent marginalis� et reportent ce sentiment n�gatif sur leurs parents qui, dans une volont� de mieux se faire accepter, ont voulu les forcer � l'int�rieur de mod�les blancs. Ils en viennent � rejeter l'id�e, v�hicul�e g�n�ralement par leurs a�n�s, que les Ha�tiens sont proches des Qu�b�cois par l'h�ritage fran�ais, la langue notamment, et la religion chr�tienne et l'id�e qu'ils sont sup�rieurs aux autres noirs puisqu'ils sont de ce pays o� des noirs ont d�fi� et sont sortis victorieux du colonialisme blanc.

Dans ce m�me ordre d'id�e, ils reprochent aux a�n�s leur comportement d'immigrant : ce sentiment de nostalgie qu'ils entretiennent, ces images idylliques qu'ils gardent en m�moire et, paradoxalement, cette g�ne qu'ils ressentent parfois d'avouer leur origine ha�tienne. Ils leur reprochent aussi leur tendance � ne rechercher qu'une r�ussite temporaire leur permettant de vivre un exil provisoire en attendant que se r�solvent les multiples probl�mes qui affectent Ha�ti.

Ces probl�mes : la dictature, le d�sordre politique, la pauvret�, les boat people, l'ins�curit� sont constamment rappel�s aux jeunes d'origine ha�tienne par les m�dias et par leurs parents eux-m�mes lors de discussions en famille. Ils ne connaissent pas leur pays d'origine, pour n'y avoir jamais �t� et donc arrivent difficilement � s'en faire une id�e personnelle � partir du peu d'informations, d'ailleurs souvent contradictoires, qui leur parviennent de l'int�rieur de cette communaut� de laquelle ils doivent se r�clamer.

Pour cela, ces jeunes de la seconde g�n�ration cherchent � conna�tre l'histoire de ce pays qu'ils ne connaissent que de nom; ils s'informent des causes de l'immigration de leur famille. Ils veulent se comprendre, se valoriser, se situer et justifier leur pr�sence au Qu�bec. Ils veulent se faire une identit�. Ils cherchent des images positives, des mod�les. Dans leur confrontation au racisme du milieu, ils en viennent � consid�rer la couleur de la peau comme un r�f�rent identitaire, culturel et politique. Ils s'int�grent alors dans la grande communaut� des noirs dont les Ha�tiens ne constituent qu'une partie (48%). Leurs mod�les sont alors des noirs am�ricains qu'ils connaissent par le biais du cin�ma et des bandes vid�os. Ils en adoptent les mani�res et surtout cette musique porteuse de demandes d'explications adress�e � la soci�t� contemporaine. Ils sont ainsi port�s vers l'anglais qui s'oppose au fran�ais, la langue de leurs a�n�s. Et ce sont l� quelques diff�rences essentielles entre leur monde et celui de leurs parents.

Diff�rent aussi est le fait qu'ils sont d'avantage "dans le monde de r�alit�s modernes" que leurs parents qui, eux, se cantonnent souvent dans de petits groupes d'ha�tiens, au milieu de la soci�t� canadienne, o� ils vivent plus de corps que d'esprit. Les premi�res g�n�rations sont arriv�es pour la plus part � un moment o� les choses �taient plus faciles. Ils �taient moins nombreux ( 5% avant 1971) et c'�tait le moment de l'entr�e du Qu�bec dans la modernit�.

Ces parents ha�tiens des deux sexes ont d'ailleurs contribu� de mani�re significative � ces efforts de la communaut� qu�b�coise comme le r�v�le le r�cent ouvrage "Ces Qu�b�cois venus d'Ha�ti- Contribution de la communaut� ha�tienne � l'�dification du Qu�bec moderne". Ils �taient en grande partie ou sont devenus des universitaires, des personnes qualifi�es qui sont parvenus � un niveau de vie confortable et qui, group�s en association, semblent ne s'int�resser aux jeunes que quand ils sont g�nants et deviennent visibles dans les m�dias par leurs actions r�pr�hensibles.

Les jeunes de la seconde g�n�ration reprochent alors � ces a�n�s de ne pas dire comment ils ont fait afin de savoir comment ils doivent faire. Ils reprochent � leurs a�n�s de ne pas communiquer leurs exp�riences. C'est l� que ce site se propose d'intervenir en cr�ant le pont entre les g�n�rations, un r�seau d'informations orient�es vers le Qu�bec, ses r�alit�s; vers les jeunes et leurs probl�mes. Pour cela, faisant valoir l'�lan donn� par la publication de "Ces Qu�b�cois venus d'Ha�ti", ce site proposera des t�moignages, des conseils, des r�f�rences qui devraient faciliter les rapports des jeunes issus de l'immigration ha�tienne au Canada avec diff�rents secteurs de la soci�t�.

Parall�lement, les documents diffus�s sur le site permettront aux Canadiens en g�n�ral, aux Qu�b�cois en particulier de mieux conna�tre et de mieux comprendre la communaut� ha�tienne et de faciliter ainsi � une meilleure int�gration de cette communaut� aujourd'hui essentiellement constitu�e de jeunes qui doivent r�sister au d�crochage scolaire, � la violence et � la d�linquance.

The Haitian community in Canada is estimated at 130.000 souls, living essentially in Quebec province(90%), more specifically in Montreal(83%). The greatest migration took place in the 1980�s and kept increasing �till 2001, date of the last census.

Considering the community as a whole, it comes out that two out of five people were born in Quebec. They are twenty years old or younger and they face a major problem which is also that of the whole community: an unemployment rate twice as high (15,9%) as that of the Quebec general population (8,2%).

Many of these young people have grown or are growing up in insecure family structures because the migration ahs at time separated family members. In deed, often one parent arrives in Canada leaving the other in Haiti. They reunite, if ever, only several years after. As a result of this these families face difficulties in their adaptation and a problem of authority as well for the parent in charge of the children, and this, in turn, brings about serious generation conflicts.

If in deed these young people consider the family as the main transmitter of certain values like the mother tongue, they are however very critical of their elders. More than their parents, they are caught between their being Haitian and their being Quebecois, their being part of the black race. These are thus some of the conflicts that they have to face in their daily existence as citizens, in their relations in school, at work and even within the family circle.

Racism is another issue that they face and that brings out a feeling of exclusion. The negative feelings that is thus created is then carried back to their parents who, hoping to be make their acceptation easier , have tried to force them into white models. They thus come to reject the idea shared by their parents that Haitians are close to Quebecois by their French heritage, by the language particularly, and by their catholic faith and the idea that they are superior to other blacks because they are from a country that has defied and put an end to white colonialism.

They also criticise their elder�s attitude as immigrants; this nostalgic feeling that they nourish, these idyllic images that live in heir memory that are incompatible with this feeling of shame that they often have in admitting their Haitian origin. They reprove also their tendency to seek temporary ways out, thinking that their exile is only temporary and will come to an end when solutions are found to problems affecting life in Haiti

These problems: dictatorship, political chaos, poverty, boat people, insecurity are constantly reminded to young Haitians by the Medias and by their parents as well, during family reunions. Most don�t know their country of origin and since they have never been there, it�s difficult for them to have personal opinions based on the few facts, often contradictory, that come to them within this community that they are inevitably a part of.

Because of that, these young people seek to better know the history of this country that they only know by name. They seek to know the reason why their family migrated. They seek a better understanding of their situation, the reason for being in Quebec. They seek their own identity. They look for positive images, for role models. Because of the racism they face, they come to consider the color of their skin as an element of their identity, as a political and cultural reference. They therefore integrate the large black community of which Haitian are a part of (48%). Their models are black Americans that they get to know through movies and videos. They adopt their ways and their music particularly for it carries interrogations aimed at the contemporary society. Their preference goes to English, as opposed to the French spoken by their parents. And this is but one of the differences between their world and that of their elders.

Another difference would be the fact that they are more into realities of the modern world while their parents remain in small groups of Haitians, amidst the Canadian society, where they are of body and little of soul. The first generations came at a time when thing were easier. They were few in numbers (5% before 1971) and Quebec was then stepping into modernity.

It is a fact that Haitians of both sexes have significantly contributed to this process as it is revealed in the recent publication �Ces Quebecois venus d�Ha�ti � Contribution de la communaut� ha�tienne � l'�dification du Qu�bec moderne". They were highly educated, qualified and were able to attain to comfortable living conditions. While they are grouped in associations, they only show interest in younger generations when these are upsetting and are exposed by the medias because of their reprehensible actions.

These young Haitians reprove tier elders fort because they don�t show them the way, they don�t communicate their experiences. Solving this problem is one of the objectives of this website which seeks to created a bridge between the generations, as well as a network of information oriented toward life in Quebec, its realities, oriented toward young people and their problems. With the impulsion given by the book �Ces qu�becois venus d�Ha�ti� this website will offer testimonies, advise and references capable of helping the relations between young Haitian immigrants with different sectors of the Canadian society.

Also, documents made available on this website to Canadians in general, to the people of Quebec in particular, will help in knowing and understanding better the Haitian community and thus facilitate its integration, particularly its young members who tend to drop out of school, give in to violence and delinquency.

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